Aujourd’hui est un jour fou…Tiens mais on est vendredi 13 justement et jour cassé  selon le calendrier chinois ! Je vous raconte :
Cette aventure débute ce jeudi 12 novembre, trois jours après mes 22 ans à Osh.
Après avoir pédalé trois jours sous la pluie, un soir, dans un mini-restaurant dans un village de montagne, un camionneur mange en face de moi et me dit : « Bichkek ? » Je dis oui ! Bichkek ! Allez, je charge mon vélo sur son camion citerne à 18h…trop cool !
Ces camionneurs, je les appelle les fous du volants car ils  roulent tellement  vite ici et prennent beaucoup de risques avec des camions pas franchement neufs…
Deux heures plus tard,  il décide de s’arrêter pour dormir, je lui dis bonne nuit et il me dit  mouche ? mouche ????? comprends vraiment pas ce qu’il veut !
Après une semaine au Kirghizistan, j’ai l’explication de la signification de ce mot, en fait ils me demandent tous : copain ? copain ??
Le suivant qui me demande mouche , je lui dit en Russe distinctement et fort : NOOOON ! Ok, ok , me répond-il.  Je dormirais que sur une oreille cette nuit là… vraiment cette nuit !
Vendredi 13, ça y est ! Huit heures du matin, nous roulons vingt minutes à peine et nous sommes arrêtés par  une file de camions bloqués à cause de la neige, au col.  Mais ce ne sont pas les camions et la neige qui vont m’arrêter ! Déterminée, je reprends mon vélo et je suis décidée à rouler. Je pédale sept heures sans arrêt et je m’arrête juste  pour me ravitailler et reprendre des forces avec trois œufs et du pain !  La route ne fait  que monter,  je gravis ce col de 3 200 mètres d’altitude et ça sous la pluie et ensuite la neige ! Vers 16h30, je roule toujours et la route monte, monte, monte, c’est interminable, ce  col n’en finit toujours pas ! Plus je prends de l’altitude  plus le froid s’accentue et la neige tombe. Je suis congelée, je n’en peux plus de rouler et aucune habitation en vue.  Je décide de prendre à nouveau un camion. Après trente minutes un camion me prend et m’emmène jusqu’à « Otmok », c’est la ville au sommet du col. Je  ne distingue plus la route du ciel, tout est blanc ! La neige est partout. Je sors avec mon vélo et je dois me dépêcher de trouver un autre camion si je ne veux pas finir congelée. J’arrête le premier camion qui passe et je monte. Je pense que c’est fini et que je serais à Bichkek dans la soirée. Mais là je rêve,  ce n’est que le début, il va y avoir en encore des heures de route ! Nous devons  passer un deuxième   col ! Le camion ne peux plus avancer, il y a trop de neige. Il reste qu’une solution pour avancer,  le conducteur doit mettre les chaînes  et cela va lui prendre plus d’une heure, sous la tempête de neige et le froid. Une fois au sommet nous arrivons dans un  tunnel,  fermé ! Un camion est bloqué à l’intérieur.  Après voir attendu plus de 1h30, enfin le camion en panne repars et nous avec ! Malheureusement, une fois le tunnel passé tout les camions sont encore une fois arrêtés… Des voitures sont dans les ravins, les conducteurs sont obligés d’installer les chaînes…Cà n’en finit donc jamais ! J’en peux plus, je rêve d’une bonne douche et d’un lit confortable…Je m’endors de fatigue vers 1h du matin. Je me réveille vers 5h, nous sommes toujours en train de rouler. Vers 6h du matin, le chauffeur décide de dormir car il est épuisé. Il se réveille à 7h30, nous  repartons. Il me laisse à 15 km de Bichkek et je dois reprendre le vélo et donc….rouler en étant morte de froid et  de fatigue. Je dois demander plus de  dix fois ma route pour enfin trouver mon auberge de jeunesse, aaah! enfin prendre une douche et dormir 😀 ! Quel bonheur ! Voilà, je suis enfin bien au chaud et  je vous laisse profiter de mes photos 🙂